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Poil à Gratter
30 septembre 2013

De la Liberté de Travailler

On n'échappe plus depuis quelques jours à la querelle sur le travail du Dimanche.


Cette question si futile qu'elle puisse être au départ, n'en est pas moins doublement symbolique.

Tout d'abord le repos dominical est en quelque sorte l'acquis de notre éducation judéo-chrétienne.  On ne peut pas travailler le dimanche puisqu'il faut aller à la messe. Pourtant, à voir le taux de remplissage des églises, on se doute que désormais ce jour non travaillé est devenu un acquis, quelque chose d'inamovible, un peu comme le statut d'un agent de la SNCF. C'est donc le sens que l'on donne, ici en France, à la valeur travail, à savoir, au mieux un mal nécessaire, au pire une aliénation pour les plus gauchistes. On est loin des Luther ou Calvin pour qui le travail est une valeur en soi. Sans pour autant continuer dans le côté religieux, on s'aperçoit que le travail est indispensable pour se faire une place dans la société, pas seulement économiquement, mais surtout socialement. Grâce au travail on a réellement un sentiment d'apartenance, le sentiment de se sentir intégré dans la société dans laquelle on vit.

Ensuite, il y a le travail perçu comme aliénation, comme le moyen d'une minorité d'exploiter la majorité. Malheureusement, derrière ce dogme hérité des balbutiements de la révolution industrielle, on trouve encore aujourd'hui des syndicats et des partis politiques qui croient que le monde vit comme cela. C'est tellement réducteur que les syndicats français ne représentent plus rien qu'eux même.

Et c'est là que le fond du problème sur le travail dominical réside, une hache de guerre déterrée par des syndicats non représentatifs qui vont en justice au mépris des salariés qu'ils sont censés défendre et, qui eux, sont favorables à travailler le dimanche. Et là, le seul argument sorti par les syndicats et leurs alliés d'extrême gauche: "Les salariés sont exploités par le patronat qui les empêche de parler librement, que le patronat fait du chantage à l'emploi". Pourtant le travail dominical reste un choix et non une obligation, donc il n'y a pas de chantage, mais simplement l'envie de travailler plus pour gagner plus comme l'avait déclaré l'ancien Président. Je rappelle que l'arrêt de la défiscalisation des heures supplémentaires a desservi plus d'un salarié. Pour eux, maintenant c'est une sorte de double peine.

Pourquoi certains commerces peuvent ouvrir le dimanche et d'autres pas, sur quelle logique ? Les fleuristes, les boulangers, les supérettes ouvrent le dimanche pour que les gens puissent acheter leur pain, des fleurs, se nourrir, mais pas bricoler. Pourtant c'est le week-end que l'on bricole, que l'on jardine...La logique serait donc d'ouvrir le dimanche. Quand j'entends que c'est un chantage à l'emploi, c'est vraiment du n'importe quoi et surtout un grand mensonge.

Pourquoi est-ce un mensonge ? Puisque l'ouverture le dimanche ou tard le soir dans les zones touristiques, permet d'allonger la durée d'ouverture. Que la réglementation du travail impose 35h et un volet limité d'heures supplémentaires, qu'il existe des amplitudes horaires et des plages de repos obligatoires qui font que rester ouverts ces commerces sont obligés de créer des emplois, c'est aussi simple que ça. Par ailleurs, si les entreprises demandent à ouvrir le dimanche, c'est qu'il y a des consommateurs qui ont besoin de s'y rendre. Elles ne sont pas philanthropes, si elles ouvrent le dimanche, c'est qu'il y a une utilité, autant être clair sur ce point. Et quand on expose ces arguments, on nous rétorque que les salariés accepteront de travailler le dimanche pour survivre, car les salaires de la grande distribution sont trop faibles.

2e mensonge, et il suffit de chercher un peu pour s'en apercevoir. Déjà en France les salariés bénéficient d'un salaire minimum décent, pas comme certains de nos voisins européens, et ce salaire minimum n'est appliqué qu'à une infime partie des salariés (Cf. CCN 3305 de la grande distribution). A cela le fait que de nombreuses primes sont ajoutées, un 13e mois, plus une participation aux résultats de l'entreprise (droit du travail), et on voit que la rémunération réelle est bien supérieure au SMIC.

Pour finir, arrêtons de polluer ceux qui veulent travailler, créer de la richesses par des dogmes d'un autre temps, soyons enfin réactifs et pas bloqués par un millefeuille législatif qui interdit ou autorise selon les cas, permettons enfin de simplifier les choses et mettons aussi le travail au centre des préoccupations, parce que si le chômage est aussi élevé, c'est aussi parce que la législation est trop rigide.

 

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